Oxygénation de l'eau

Hello,

voici la réponse de Jean Jaubert:

Les gens qui utilisent de l'air (par bullage direct ou indirect par effet venturi etc.) pour oxygéner de l'eau doivent comprendre qu'il est impossible, par ce moyen, de faire rentrer de l'oxygène dans une eau saturée. La saturation d'une eau en contact avec de l'air représente l'état d'équilibre des pressions partielles des gaz dans l'air et dans l'eau. Une eau devient sursaturée en oxygène lorsque l'on y bulle de l'oxygène pur ou lorsqu'elle contient des plantes qui produisent de l'oxygène par photosynthèse. Brasser et aérer cette eau sursaturée fait sortir l'oxygène qu'elle contient plus ou moins rapidement selon le degré de sursaturation et selon que le bullage et (ou) l'agitation sont plus ou moins intenses.

Par ailleurs, une eau sursaturée en oxygène accélère la nitrification et donc la production de nitrate NO3- en évitant l'accumulation des produits toxiques que sont NH4+ et NO2-. Mais NO3- stimule la croissance des végétaux. Aussi, pour freiner la prolifération des algues, faut-il que la nitrification soit suivie d'une dénitrification en milieu hypoxique.

Dans ce cas, il y a-t-il vraiment un intérêt à utiliser un concentrateur à oxygène ou plus artisanal, un "Oxydator", dans un bac Jaubert?  

Il m'est difficile d'émettre un avis parce que jamais utilisé d'appareil de ce type.

Il ne faut pas qu'il y ait trop d'oxygène, en permanence dans l'eau d'un bac, sous peine de ralentir, voire même d'arrêter, le processus de dénitrification. Les bactéries hétérotrophes sont des germes anaérobies facultatifs. Dès que le milieu cesse d'être hypoxique, elles utilisent l'oxygène présent dans l'eau. Elles cessent alors de respirer le nitrate et donc de dénitrifier. Tout est une question d'équilibre entre la pO2 de l'eau et l'intensité du brassage dont dépend l'intensité du phénomène de percolation du sédiment par advection. Sauf à avoir la possibilité de mesurer l'oxygène en continu il est semble impossible de savoir ce que l'on fait avec ce type d'appareil.

En cas d'urgence, l'apport temporaire d'une grande quantité d'oxygène (par exemple dans un bac où des roches vivantes mal stabulées contiendraient des débris organiques en cours de putréfaction) pourrait être bénéfique.

Jean Jaubert.

@+

Bonsoir,

Je relance le sujet...

Le Pr Jaubert dit "Par ailleurs, une eau sursaturée en oxygène accélère la nitrification et donc la production de nitrate NO3- en évitant l'accumulation des produits toxiques que sont NH4+ et NO2-. Mais NO3- stimule la croissance des végétaux. Aussi, pour freiner la prolifération des algues, faut-il que la nitrification soit suivie d'une dénitrification en milieu hypoxique."

Si on brasse peu, on n'est pas en situation d'eau sursaturée en oxygène, que devient alors l'accumulation des produits toxiques, comment sont-ils éliminés?

Me suivez-vous?

Niko74

Hello,

rien à redire et comme le mentionne notre ami Stomias, il faut trouver un équilibre entre la partie mécanique et biologique.

@+

Super merci Messieurs les modos ;-)

Niko74 a écrit:

Si on brasse peu, on n'est pas en situation d'eau sursaturée en oxygène,[...]

Me suivez-vous?

Niko74

Bonjour Niko74,
Je souhaitais juste préciser que le "raccourci", "Faible brassage = eau non sursaturée en oxygène" est erroné.
Je t'explique pourquoi :
La sursaturation en oxygène est UNIQUEMENT  générée grâce à la lumière permettant la photosynthèse  des algues et des micro-algues générant ainsi à l’oxygène de se dissoudre et se concentrer dans l'eau.
Et si le brassage était soutenu (en photopériode) , cela aurait même l'effet inverse de la sursaturation, car ce brassage augmenterait les échanges gazeux entre l'eau et l'air extérieur et il y aurait équilibrage des quantité d’oxygène entre l'eau du bac et l'air ambiant.

\oliv

Merci pour l'explication du "raccourci"...

Tu parles d'effet inverse. Effet inverse ou complémentaire dans la mesure où en augmentant le brassage en période de photosynthèse permettrait un équilibrage des échanges gazeux?

Niko74 a écrit:Merci pour l'explication du "raccourci"...

Tu parles d'effet inverse. Effet inverse ou complémentaire dans la mesure où en augmentant le brassage en période de photosynthèse permettrait un équilibrage des échanges gazeux?

Il s'agit bien d'effet inverse.

Pour que tu comprennes mieux, on peut faire l'analogie avec un verre d'eau gazeuse (marque de ton choix ), cette eau gazeuse est sursaturée en dioxyde de carbone (CO2). Quand on dit sursaturée, cela signifie que sa concentration en CO2 est supérieure à la concentration en CO2 du fluide qui l'entoure (en l'occurrence l'air ambiant).
Si tu installes un brassage dans ce verre, le CO2 va s’échapper dans l'air (bulles visibles et invisibles qui remontent à la surface), accéléré par les échanges provoqués par le brassage et les quantité de CO2 de l'air et de ton verre finirons par s'équilibrer. En gros ton verre aura céder du CO2 à l'air. Et tu comprends que mécaniquement plus ton brassage est élevé ou que ta surface de contact est grande plus ce C02 (gaz) va s'échapper rapidement. Et réciproquement, plus ton brassage sera faible et plus cette concentration de gaz dans ton eau sera préservée.

Donc dans notre cas (une eau d'aquarium sursaturée en dioxygène), on aurait, avec un brassage plus élevé des échanges qui équilibreraient les quantités d'O2 et ton eau ne serait plus sursaturée en O2, mais équilibrée en O2, ou plus précisément qui tendrait vers cet état d'équilibre avec l'air ambiant.

\oliv

Hello,

hier soir, j'ai réalisé un test sur le petit aquarium de mon fils (rassurez-vous ce n'est pas une boule!) qui contient un poisson rouge de quatre ans et une Cladophora Aegagropila. Ce bac fonctionne sans éclairage artificielle et sans brassage. A ma surprise, le taux de Po2 s'élève à 7 mg/l avec un test Salifert.

@+

Y a t-il un chauffage (° de l'eau) et des plantes (des vraies)?

Teste eau salé sur de l'eau douce ?

oliv a écrit:

Niko74 a écrit:Merci pour l'explication du "raccourci"...

Tu parles d'effet inverse. Effet inverse ou complémentaire dans la mesure où en augmentant le brassage en période de photosynthèse permettrait un équilibrage des échanges gazeux?

Il s'agit bien d'effet inverse.

Pour que tu comprennes mieux, on peut faire l'analogie avec un verre d'eau gazeuse (marque de ton choix ), cette eau gazeuse est sursaturée en dioxyde de carbone (CO2). Quand on dit sursaturée, cela signifie que sa concentration en CO2 est supérieure à la concentration en CO2 du fluide qui l'entoure (en l'occurrence l'air ambiant).
Si tu installes un brassage dans ce verre, le CO2 va s’échapper dans l'air (bulles visibles et invisibles qui remontent à la surface), accéléré par les échanges provoqués par le brassage et les quantité de CO2 de l'air et de ton verre finirons par s'équilibrer. En gros ton verre aura céder du CO2 à l'air. Et tu comprends que mécaniquement plus ton brassage est élevé ou que ta surface de contact est grande plus ce C02 (gaz) va s'échapper rapidement. Et réciproquement, plus ton brassage sera faible et plus cette concentration de gaz dans ton eau sera préservée.

Donc dans notre cas (une eau d'aquarium sursaturée en dioxygène), on aurait, avec un brassage plus élevé des échanges qui équilibreraient les quantités d'O2 et ton eau ne serait plus sursaturée en O2, mais équilibrée en O2, ou plus précisément qui tendrait vers cet état d'équilibre avec l'air ambiant.

\oliv

Salut \oliv,

Ah ben voilà, je comprends mieux avec des exemples pour gamins

Merci pour les explications claires, nettes et précises,

Niko